Clécy capitale de la Suisse Normande et village de caractère
Clécy est située sur la rive gauche de l’Orne, au cœur de la Suisse Normande, à 35 km au sud de Caen.
Clécy est mentionné pour la première fois en 860 dans un acte de cession établit par Charles le Chauve. Le roi donne à son fidèle Augis son domaine de Clicciacius sur l’Orne.
Ce nom d’origine gallo-romaine signifie « le domaine de Cliccius ».
Une villa à l’époque gallo-romaine, était une immense exploitation agricole. Celle-ci contenait 12 manses ou grandes propriétés. Sa superficie était la même que la commune actuelle.
Aux XIème et XIIème siècles, le fief est partagé en douze vassories dont certaines laissent leurs noms aux villages et hameaux.
La région vit surtout de l’agriculture et des activités liées à la rivière : 4 moulins, 6 pêcheries, 7 passages à gué et 4 bacs avec droit de péage.
Clécy devient un bourg avec la naissance de son marché en 1632.
A partir de la seconde moitié du XX ème siècle, la région s’ouvre vers l’extérieur avec l’implantation de petites industries qui utilisent la force motrice de l’Orne.
En 1871 la voie ferrée est mise en service. Dans les années 1880, la clientèle bourgeoise et aristocratique qui aime parler de ses voyages sur un ton lyrique nomme la région « Suisse Normande ».
Ce terme sera popularisé notamment par les compagnies du chemin de fer qui rendent ensuite les sites accessibles à un plus grand nombre et l’utilisent à des fins promotionnelles.
Au début des années 20, Clécy aura la chance d’avoir un maire ambitieux pour sa commune : Adolphe Martin veut faire de Clécy une station de tourisme.
Dès 1920 il réalise un réseau d’eau potable et d’évacuation des eaux usées, ce qui est rare pour l’époque.
Le 15 mars 1928 il crée le Syndicat d’Initiative de la Suisse Normande.
En 1932, Adolphe Martin, invite Gaston Gourdeau, sous-secrétaire d’État au tourisme, qui visite Thury-Harcourt, la Roche d’Oëtre, Falaise, et déclare solennellement Clécy capitale de la Suisse Normande.
Les magnifiques paysages d’escarpements rocheux aux pieds desquels s’écoule l’Orne, attirent de plus en plus de visiteurs. Des peintres paysagistes, tels Georges Moteley, Paul-Emile Pissaro ou André Hardy, plantent leurs chevalets au pied des hauts rochers, sur les rives de l’Orne ou parmi les collines près de fermes ou de masures.
Les rochers de la Cambronnerie sont classés parmi les sites pittoresques et naturels en février 1932.
Le tourisme se développe tout au long du XXème siècle, d’autant plus que Clécy a eu la chance d’être en partie épargnée par les bombardements : le bourg est resté quasi intact.
Le classement Natura 2000 de la Vallée de l’Orne en octobre 2010 permet à Clécy de poursuivre son développement touristique tout en préservant la biodiversité locale.
En juin 2018, grâce au travail de son maire Michel Bar, Clécy obtient le label « village de caractère du Calvados ».
Ce label distingue les communes de moins de 2000 habitants qui proposent et mettent en valeur un patrimoine architectural et des paysages remarquables.
L’accueil de qualité de nos professionnels, les différentes animations et évènements culturels proposés par les particuliers et associations ont également participé à l’obtention du label village de caractère.
La proximité de Caen, les commerces à disposition et la beauté des paysages attirent de nouveaux habitants, commerçants et artisans.
Michel Houellebecq, dans son roman Sérotonine (paru en janvier 2019 aux Editions Flammarion), fait déambuler son héros dans Clécy dont le bourg possède « un charme certain ».
Clécy ne se définit pas seulement comme un village touristique, c’est avant tout un village où il fait bon vivre.
Sources :
Claude Gérard : Clécy et la Suisse Normande, éditions Charles Corlet 2019
Claude Gérard : un siècle à Clécy, éditions Charles Corlet 2019
DREAL Basse Normandie : fiche 14085 et fiche 14004